Démarche scientifique



     "La démarche n'est pas scientifique". Mais que cache donc cette petite phrase que les profs lâchent du bout des lèvres, sourcils froncés et regard hautain?
La réponse à cette question n'est pas évidente. Elle dépend en partie du prof, de la matière, du temps qu'il fait dehors, de la tête du client voire même de l'âge du capitaine.
     Pour certains, cela peut signifier "Et l'unité, elle est où, hein?"; parfois son sens est plus proche de "Nan mais j'allais pas te mettre au dessus de 15 quand même, faut pas déconner!!!" ou encore "J'sais pas pourquoi, mais ça m'plait pas.". En TP, les choses sont plus claires: il faut traduire par: "Votre montage est totalement foireux. Vous avez lu le protocole, oui ou non?"

     Trêve de pitreries. Sérieusement (ça nous changera, tiens) Qu'est ce donc que cette fameuse démarche SCIEN-TI-FIQUE dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée? Nous allons tenter de l'appliquer dans diverses situations, mais toujours sur ce thème (qui a l'avantage d'être d'actualité à peu près tous les ans): "la neige, ça mouille."

Physique:
On suppose que la neige mouille. On se propose de le vérifier en se jetant allègrement dedans. Non seulement on constate que l'hypothèse est vérifiée, mais en prime on gagne une pneumonie.
Maths:
On sait que
neige = eau
Or
eau : corps → corps mouillé sur IR    (Archimède)
Donc
neige : corps → corps mouillé sur IR
Autrement dit "la neige, ça mouille."
Bio:
  1) Le document 1 montre l'évolution du taux d'humidité d'un individu en fonction du temps lors de deux activités: "rester assis dans son fauteuil" (courbe 1) et "se rouler dans la neige" (courbe 2). On remarque que l'activité: "se rouler dans la neige" entraîne une forte hausse de ce taux, contrairement à l'activité "rester assis dans son fauteuil" (courbe témoin). On en déduit que "la neige, ça mouille".
  2) Le document 2 montre l'évolution du taux d'humidité d'un individu assis dans son fauteuil après s'être roulé dans la neige dans deux cas différents: Dans le premier cas, on a procédé a une ablation du radiateur (courbe 1); dans le second cas, celui-ci est intact (courbe 2). On observe dans les deux cas une baisse du taux d'humidité, cependant nettement plus rapide et importante lorsque le radiateur est intact. Le phénomène mis en évidence par le document 1 est donc réversible: Une bonne régulation de la température par le biais du radiateur (effecteur) permet d'y remédier efficacement.

Si ça pouvait être aussi simple...