Homéotéleute… un mot qui revient régulièrement dans mon cours de Français (si, si, j'en ai un, quoi qu'en disent quelques mauvaises langues!). Et le pire… c'est que je ne sais toujours pas ce que ça veut dire. On a du me le dire, sûrement, plusieurs fois même… mais, je ne sais pas, les dieux du hasard, de la malchance, de la sieste et de la flemme font qu'à chaque fois je me réveille juste après l'explication, au moment ou le prof dit:
"[…] c'est ça une homéotéleute, notez, c'est important."
Alors, qu'est ce que je fais? Et ben je note. Ce qui donne à peu près:
- 6 septembre: homéotéleute
- 14 octobre: homéotéleute…
- 9 décembre: homéotéleute?
- 8 mars: homéotéleute ??
- 4 avril: homéotéleute???
- 16 mai: homéotéleute !!!
Et j'en passe… le point d'interrogation signifie que lorsque j'ai écrit ce terme barbare, j'avais la noble intention de le chercher dans le dico. Mais encore une fois, les dieux de la sieste, de la flemme, du DM de maths et de l'oubli ont fait que… bref.
En rangeant mon classeur, je suis même tombée sur des feuilles de "notes" où ne figure qu'un seul mot… homéotéleute, accompagné des śuvres d'art habituelles. Ce qui révèle deux choses:
- mon extrême productivité pendant les cours de Français.
- l'obsession que suscite chez moi ce mot maléfique. Non, franchement: Je ne retiens qu'un seul mot de tout le cours, et c'est celui-là!
Pour un mot dont j'ignore totalement la signification, c'est quand même fort… (oui, j'ai répété 3 fois "mot" en 2 lignes... et alors?)
Pour tout vous dire, il m'arrive même d'en rêver la nuit. Vous n'imaginez pas à quel point il est désagréable d'être réveillée en sursaut par une (ou un? je ne sais même pas…) homéotéleute.
HO-ME-O-TE-LEUTE. C'est quand même bizarre. Ça a un p'tit côté formule magique, vous ne trouvez pas? Mieux qu'abracadabra: "par le mystère et la magie de l'homéotéleute…"
Bon, trêve de pitreries, procédons avec ordre et méthode: homéotéleute… "homéo" comme dans… homéopathie? homogène? "téleute" comme dans, euh… télophase? Mais, ça veut dire quoi, déjà, télophase? Oh, et puis, j'en sais rien. D'accord, d'accord, si j'avais un tant soit peu appris mon vocabulaire latin et grec, je n'en serais peut-être pas là. Mais maintenant, c'est un peu tard. Et, puis, à la limite, on s'en fiche un peu, de l'homéotéleute, non?
N'empêche… et si, homéotéleute, c'était LA solution, la panacée (panacée: de pan, tout et akos, remède = le remède universel. Bon. Je n'ai donc pas complètement glandé en grec), le secret du sens de la vie? Vous imaginez?
"Mais, oui, bien sûr, tout était là! Aaaah, si seulement j'avais écouté mon prof de Français…"
Ou bien… si un jour ma vie en dépendait?
"Homéotéleute ?
- Euuuuh...
- Alors ?
- Euuuuuh...
- Dommage! [coup de feu] "
Bon, arrête de délirer, Flo. Homéotéleute, c'est probablement un truc qui ne sert à rien, un peu comme l'endurance ou les lunettes de soleil à Düsseldorf…. D'ailleurs, il existe un moyen sûr d'en avoir le cśur net:
- Petit Larousse 1999: euh, ben non, ça y'est pas…
- Aux grand maux (ou plutôt "aux grands mots", attention, jeu de mots…) les grands remèdes:
Larousse en 3 volumes, dictionnaire encyclopédique: Euuuuuh… et ben non, ça y'est pas non plus… décidément, ça doit pas être très recommandable, ce truc.
- Quid: Non plus. "Tout sur tout et un peu plus que tout", tu parles!
- Eh mais, au fait, peut-être que mes petits camarades ont écoutés en cours, eux?
" Dis, en cours, le prof de français, il a dit que c'était quoi, une homéotéleute?
- C'est quand tu retrouves toujours la même marque grammaticale.
- Euh… exemple?
- Par exemple quand tu retrouves plusieurs fois le conditionnel dans un texte."
(Merci à Houda pour sa coopération)
Ok… bon, tentons quand même de vérifier l'information, et de recouper les sources (je n'ai vraiment rien d'autre à faire ce soir).
- Premier résultat Google :
"Homéotéleute : (n.m.) terme de grammaire. Désinence semblable. Les
homéotéleutes différent des homéoptotes ; ce sont des formes de
langage par lesquelles on place à la fin des phrases ou des membres de
phrases des mots de même finale. Cf. Le Malade Imaginaire (III,7)
quand M. Purgon menace Argan de le faire tomber dans la bradipepsie,
de la bradipepsie dans la dyspepsie, de la dyspepsie dans l'apépsie,
de l'apépsie dans la lienterie, de la lienterie dans la dyssenterie,
de la dyssenterie dans l'hydropisie et de l'hydropisie dans la
privation de la vie."
http://jclat.typepad.com/think
Euh… j'ai pas tout suivi là…et pis d'abord y'a une faute à "dysenterie".
- deuxième résultat:
homéotéleute (féminin): Une homéotéleute est la répétition d'un même
son à la fin d'une phrase ou des membres d'une phrase.
http://www.etudes-litteraires.com
Un masculin, un féminin… et puis c'est pas ce qu'avait dit le prof ? C'est quoi alors???
- Dictionnaire international des termes littéraires:
Homéotéleute, subst. fèm. vient du grec teleutê : "la fin" et de homoios : "semblable". Ainsi nous pouvons rencontrer quelques fois le terme homoïotéleute.
1) Cette figure de style est un retour de sonorités qui sont semblable à la fin des mots ou de membre de phrase qui sont assez rapprochés pour que cette répétition soit sensible à l'oreille.
Ex : "Il faut vous rendre ou vous pendre".
2)L'homéotéleute peut-être usité en paléographie étant le synonyme de l'haplographie. Haplographie voulant signifier la faute d'un copiste, qui oublie un segment de texte (de quelques lettres à plusieurs lignes), trompé par l'identité de l'élément initial ou final du segment.
Ex : .....ce que je dois à votre solitude (sollicitude); il préfère le classisme (classicisme).Il faut préciser que cet inconvénient disparaît avec les duplicata.
(Rhétorique). Figure de style se basant sur un rapprochement de mots différents de même catégorie morphosyntaxique (deux adjectifs, deux verbes…), mais ayant une terminaison identique.
http://www.ditl.info
Bon, euh, je ne sais toujours pas exactement ce dont il s'agit, mais quoi qu'il en soit, c'est bien ce que je disais: ça ne sert à rien. Honnêtement, je préfère la définition de Charlotte (autre membre de la team):
- Homéotéleute (n, m ou f, comme vous voudrez): Répétition du son "euh" souvent rencontrée dans les établissements scolaires lors des interrogations "surprise", c'est à dire non annoncées par le professeur.
Etymologie: de homéo, déformation (tirée par les cheveux, je vous l'accorde) de l'anglais "oh my god" réaction courante de l'élève à l'annonce d'une interrogation surprise, tél, de l'anglais to tell, dire, et de l'onomatopée "euh" qui veut dire ce qu'elle veut dire. Le "te" final est là pour faire joli.